IL ETAIT UNE FOIS… UN DOUDOU TRES PRECIEUX

Comment devient-on doudou…

Nombre d’entre nous ont connu cet attachement inconditionnel à un mouchoir très spécial, ou bien à une peluche, pas forcément la plus belle, ou encore à une couverture plus tout à fait impeccable, voire vaguement déchirée, n’est-ce pas ?… C’est tellement adorable un enfant qui serre son doudou contre lui, le renifle, le tripote, le suçote, le tortille et le traîne partout ! Mais comment naît cette belle histoire d’amour ?

Tous les enfants n’ont pas forcément besoin d’un doudou. Mais c’est en général entre cinq mois et un an que la préférence d’un bébé apparaît. Pourquoi ce doudou et pas un autre ? Cela reste mystérieux… Pour postuler au prestigieux emploi de doudou, il faut être familier, doux, rassurant. Il faut probablement être lié à une expérience agréable ou à un état de bien-être de l’enfant. Et mieux vaut sentir bon, sentir maman, sentir la maison. Embaumer le parfum de la sécurité…

Le fameux objet transitionnel

C’est en effet vers 8 mois que l’enfant commence à ressentir cette réalité pour le moins déroutante : il existe en tant qu’être différent de sa mère et du monde extérieur ! Il réalise alors que ses parents peuvent ne pas se trouver toujours près de lui, et une certaine angoisse de séparation apparaît. C’est alors qu’il reporte son sentiment de sécurité et de complétude sur cet « objet transitionnel » qu’est le doudou.

Le psychanalyste D.W. Winnicott, pédiatre et psychanalyste britannique, se fit une spécialité d’étudier cette notion d’espace transitionnel entre l’enfant, sa mère et le monde extérieur. Pour lui, un doudou est le premier objet que l’enfant identifie en tant que tel, comme distinct de lui-même et de sa mère. Il peut tour à tour câliner son doudou et lui faire subir toutes sortes de mauvais traitements, ou l’oublier dans un coin : et pourtant, le doudou ne s’en va pas, il reste là, chaud et réconfortant, toujours fidèle… Rassurant, non ?

Et dans le monde ?

Dans de nombreux pays du monde, et en Afrique notamment, le portage des jeunes enfants est quasi permanent. Ce contact rapproché, peau à peau, de la mère et de l’enfant fait qu’il n’existe aucun besoin d’objet transitionnel. Il peut toutefois y avoir des objets symboliques : ainsi, au Sénégal, la mère posséderait une pièce de tissu qui servirait à porter tous ses enfants les uns après les autres. Le père, lui, donnerait à chaque enfant un pagne personnel que celui-ci garderait avec lui et emporterait par la suite. Cela représente bien le rôle du père qui élargit le duo mère-bébé et pousse son enfant à découvrir le monde.

Chez les Amérindiens, les enfants se voient offrir des attrape-rêves qui les rassurent : ces petits objets auraient le pouvoir de capturer les cauchemars…

La vie mouvementée d’un doudou

Certains petits trimballent leur doudou avec eux à longueur de journée. D’autres se contentent de le garder pour la sieste, ou le serrent contre eux dans les moments difficiles. C’est réconfortant d’avoir son doudou quand papa ou maman quittent la crèche le matin, ou bien quand on est un peu malade, ou encore quand on va chez le médecin…
Et puis, entre trois et six ans, souvent, le doudou est peu à peu délaissé. Il n’est jamais oublié bien sûr – vous vous rappelez certainement le vôtre ? Mais l’enfant n’y pense plus autant. En effet, plus il grandit, plus il devient autonome. S’il est inquiet, il a désormais les mots pour le dire et l’on peut le rassurer par le langage. La vie est pleine d’expériences passionnantes, il y a des copains ou des frères et sœurs pour jouer, on court après les papillons dans le jardin et on fait des activités avec papa et maman ! Alors Doudou, de plus en plus, est réservé aux moments de grosse fatigue… Jusqu’à s’installer pour de bon sur une étagère !

Quelques conseils en « doudoulogie ! »

Vous cherchez un cadeau de naissance ? Pourquoi pas un éventuel futur doudou, plutôt qu’un énième pyjama ? Choisissez-le petit et léger pour éviter tout risque d’étouffement. S’il y a des bouts qui dépassent, c’est parfait, ce sera plus facile à attraper pour les petites mains !

Bannissez toute peluche électronique qui parle ou qui fait de la lumière : bébé est trop petit. Et, plus tard, il préfèrera entendre dans son imagination la voix de son doudou, quand il discutera avec lui, plutôt qu’un son grésillant et répétitif pas très naturel…

Très important : si possible, achetez plusieurs doudous identiques et lavez-les tous régulièrement : cela évitera la panique en cas de perte, ils seront tous un peu usés, et votre enfant sera habitué à ce que sa peluche « sente le propre » de temps en temps…

Votre enfant, à deux ans, n’a toujours pas de doudou ? C’est qu’il n’en a pas besoin ! Inutile de vouloir lui imposer un objet qui ne signifie pas grand-chose pour lui, en tout cas pas plus que ses autres jouets.

Au contraire, il refuse catégoriquement de se séparer de son doudou, alors qu’à votre avis ce n’est plus de son âge ? Ne forcez rien, mais proposez-lui de le cantonner à un « coin à doudou », bien confortable : votre enfant pourra venir le câliner quand il voudra, et l’y laisser « dormir » quand il sortira…

Facebook
Email
Print

Laisser un commentaire